RDC: l’ex-ministre Constant Mutamba condamné à trois ans de travaux forcés
L’ancien ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a été condamné à trois ans de travaux forcés par la Cour de cassation de Kinshasa, ce 2 septembre 2025.
La décision est tombée après plusieurs renvois du verdict. En RDC, l’ex-ministre Constant Mutamba condamné à trois ans de travaux forcés.
Escorté depuis son domicile où il avait été placé en résidence surveillée, Constant Mutamba s’est présenté en survêtement, sandales aux pieds et masque chirurgical sur le visage. L’ancien ministre risquait jusqu’à dix ans de travaux forcés assortis d’une privation de droits civiques et de toute possibilité de réhabilitation.
Selon l’accusation, l’ex-ministre Constant Mutamba aurait prélevé les fonds sur les comptes du Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (Frivao), avant de les transférer, le 16 avril 2025, vers un compte nouvellement ouvert au nom de Zion Construction.
Le ministère public estime que l’opération, menée en dehors des règles de passation des marchés publics, avait pour finalité d’enrichir frauduleusement cette société.
Une défense axée sur la victimisation politique
Tout au long du procès, Constant Mutamba a rejeté les accusations et a affirmé que la somme n’avait jamais été détournée. Avocat de formation, il a qualifié la justice congolaise de « malade », estimant être victime d’un procès politique.
Le 13 août, lors de sa dernière prise de parole, il s’est comparé à Nelson Mandela, Lula da Silva, Patrice Lumumba ou encore Étienne Tshisekedi, figures historiques qu’il a invoquées pour se présenter comme un leader persécuté.
Cette stratégie lui a permis de gagner en popularité auprès d’une partie de l’opinion publique. Cependant, avec cette condamnation, Constant Mutamba ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2028, un horizon politique qu’il semblait viser à travers ce procès retentissant.
En effet, reconnu coupable du détournement de près de 20 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani, l’ex-ministre se voit également frappé d’une inéligibilité de cinq ans et d’une interdiction de droit de vote.